Opération « À chacun son tour »
valorisant
la découverte du sport cycliste
Discours de Gilles de Robien (19/02/2007)
À Marseille, lors du lancement de l'opération « À chacun
son tour », Gilles de Robien a rappelé que la pratique
du sport faisait « pleinement partie du socle éducatif
que la Nation doit fournir à tous les jeunes ». « Voilà pourquoi »,
a-t-il poursuivi, « j'ai voulu inscrire le sport dans le socle
commun des connaissances et des compétences », le texte
du socle précisant que « l'éducation physique
et sportive contribue à la connaissance et au respect des règles,
au respect des autres ».
Monsieur le Sénateur-Maire,
Cher Jean-Claude,
Monsieur le Recteur,
Monsieur le Président (de
la Fédération
française
de cyclisme),
Monsieur le Directeur (du Tour de France),
Mesdames et
Messieurs,
Je suis très heureux d'être aujourd'hui à Marseille,
pour célébrer l'importance du sport à l'école.
Le
Ministre des Sports, Jean-François Lamour, est retenu par d'autres
obligations, et il m'a chargé de vous dire qu'il regrettait de
ne pas être présent parmi nous.
Monsieur le
Maire, vous serez sans doute d'accord avec moi pour dire qu'il n'y a
pas de meilleure ville que Marseille pour célébrer les
vertus du sport.
Car à Marseille, le sport n'est pas seulement
une pratique ou une institution.
A Marseille, le sport c'est une
vraie passion, et j'ajouterais : une vraie passion populaire, qui à l'occasion
d'un match peut faire vibrer toute une ville.
L'endroit où nous
nous trouvons a été le théâtre de matchs mémorables,
dont la France toute entière se souvient encore !
Mais
je ne vais pas vous parler de foot, mais de cette autre passion française
qu'est le cyclisme.
Et ce n'est pas déplacé en ce
lieu, puisque nous sommes bien au « stade vélodrome ».
J'en
profite pour saluer les personnalités du cyclisme qui sont avec
nous : le Président de la Fédération française
de cyclisme, le Directeur du Tour de France, et un de nos plus grands
athlètes : Rémy Di Gregorio, jeune cycliste né à Marseille,
qui représente la jeune génération du cyclisme français,
et qui a brillé sur les routes du Tour de l'Avenir ;
Comme vous
le savez, le cyclisme fait partie du patrimoine sportif et culturel de
la France, grâce au mythe des temps modernes qu'est devenu de Tour
de France, un Tour créé en 1903 : il est maintenant plus
que centenaire !
Et quand je dis que le Tour de France est un mythe,
je le prends au sens premier du terme : ce n'est pas au Directeur du
Tour de France que je rappellerais qu'un de nos plus grands esprits,
Roland Barthes, a consacré un
texte fameux au Tour comme épopée moderne, avec ses exploits,
et ses héros qui sont un peu la transposition moderne des héros
de l'antiquité !
Mais d'autres écrivains se sont
eux aussi passionnés pour le Tour : Antoine Blondin, bien sûr,
ou Albert Londres, qui a le premier baptisé les coureurs du nom
de « forçats de la route ».
Bref, l'exemple
du Tour de France nous montre que le cyclisme est un sport vraiment populaire,
capable de rassembler des dizaines de milliers de personnes sur les bords
de la route, mais aussi d'inspirer les artistes et les intellectuels.
Ici
le ministre pourra s'il le souhaite évoquer un souvenir plus personnel
lié au Tour de France passant à Amiens .
Grâce
au Tour de France, le cyclisme est une fête.
Mais le vélo
peut aussi être un outil éducatif, un moyen d'éducation
physique.
Et par éducation physique, il faut entendre bien
plus qu'exercice physique.
Car la pratique du sport à l'école
est un formidable moyen de sensibiliser les jeunes à bien d'autres
enjeux :
. l'importance d'une bonne hygiène de vie pour la santé ;
. le goût de l'effort ;
. l'importance de l'endurance et de l'exercice ;
. le respect des règles ;
. le respect de l'autre ;
. le travail d'équipe.
Bref, la pratique du sport fait pleinement
partie du socle éducatif
que la Nation doit fournir à tous les jeunes.
Voilà pourquoi
j'ai voulu inscrire le sport dans le socle commun des connaissances et
des compétences, qui définit le bagage que tout élève
doit avoir acquis à la fin de sa scolarité obligatoire.
Dans
ce texte fondamental, l'éducation physique et sportive intervient
en particulier dans les compétences sociales et civiques que tout élève
doit acquérir.
Le texte du socle précise que l'éducation
physique et sportive contribue à la connaissance et au respect
des règles, au respect des autres.
L'éducation physique
et sportive joue aussi un rôle-clé dans l'acquisition de
deux compétences fondamentales : l'autonomie et l'initiative.
Car
le sport suppose de savoir respecter des règles, mais aussi de
savoir se prendre en charge pour tenter de se dépasser, ou pour
tenter de dépasser son adversaire. Cela suppose une bonne connaissance
de ses forces et de ses faiblesses, du risque que l'on prend.
Vous le
voyez, pratiquer le sport à l'école, cela ne se limite
pas à se faire les muscles ! C'est vraiment acquérir tout
un ensemble de techniques physiques, mais aussi d'attitudes mentales
qui seront vraiment utiles à chacun, dans la vie de tous les jours.
Et
tout ce que je viens de dire du sport en général s'applique évidemment à la
pratique du vélo à l'école. Cette pratique, elle
existe déjà. Elle est même déjà bien
installée, puisque cela fait plus de 20 ans qu'elle existe de
façon bien encadrée.
Et c'est une pratique d'autant plus
utile qu'elle permet de sensibiliser à deux grands enjeux.
1
- La sécurité routière d'abord. Vous savez que c'est
un sujet qui m'est particulièrement cher. Vous savez aussi qu'après
des mois de baisse continue, le nombre des morts sur la route est malheureusement
reparti à la hausse.
Eh bien, une des solutions se trouve
dans l'éducation. Les études faites ont en effet montré qu'une
sensibilisation précoce des jeunes à la sécurité routière était
un moyen très efficace pour faire de ces jeunes des automobilistes
responsables.
La pratique du vélo dans le cadre scolaire permet
cette sensibilisation, à travers l'apprentissage du code de la
route. Voilà pourquoi elle doit vraiment être favorisée
et étendue.
2 - Mais la pratique du vélo permet également
de sensibiliser les jeunes aux questions du développement durable
: c'est une façon de leur apprendre que le transport ne passe
pas seulement par la voiture, qu'il y a une vie en dehors de l'automobile,
et qu'on peut finalement faire du bien à la planète tout
en se faisant plaisir !
Je vais d'ailleurs nommer au sein du ministère
une personne en charge de coordonner et d'impulser les actions qui sont
menées pour favoriser l'utilisation du vélo à l'Ecole
et pour aller à l'École.
La pratique du vélo en
milieu scolaire, c'est donc un vrai outil pédagogique, qui permet
d'ouvrir l'esprit des jeunes à tout un ensemble d'enjeux de société.
Voilà pourquoi
je me réjouis de l'initiative lancée par l'association
du Tour de France, en partenariat avec le ministère de l'Education
nationale et la Fédération française de cyclisme.
Grâce
au guide pédagogique « À chacun son tour »,
les enseignants disposeront d'un outil pédagogique original, qui
propose de développer les connaissances des élèves
de C.M.1 et C.M.2 dans de nombreux domaines, en s'appuyant sur des exemples
tirés de l'histoire et de l'organisation du Tour de France.
On
y trouve bien sûr des exercices pour l'éducation physique
et sportive, mais aussi des exercices de mathématiques, de français,
d'histoire, des fiches sur le développement durable, la sécurité routière.
Bref,
ce sera pour les élèves de C.M.1 et C.M.2 une très
belle occasion d'apprendre en s'amusant ! |